Le comeback ou la fin de carrière ?

Alors… est-ce que je fais mon comeback ? Ou est-ce que je suis sur le point d’arrêter le tennis ? Pas évident, si j’en crois la couverture médiatique dont j’ai fait l’objet ces dernières semaines.

Mettons les choses au clair :

Oui, j’ai perdu mes deux premiers matchs aux États-Unis.

Oui, je me suis ensuite blessé au poignet et j’ai dû renoncer à mon dernier match à Miami. 

Oui, c’est décevant, mais c’est pas non plus “une catastrophe”, ni “dévastateur” comme l’ont écrit les médias les plus sensationnalistes…

Non, ce n’est pas une blessure grave : c’est une inflammation, liée à un problème neuro-musculaire. Une infiltration, des ultrasons et une TECAR thérapie devraient y remédier. Et avec un peu de chance, je serai sur le terrain dans deux semaines, à l’Open de Monte-Carlo. 

Donc non, ce n’est pas ma fin de ma carrière (même si ça arrivera tôt ou tard, j’en ai bien conscience).

Dans un article précédent, j’écrivais que l’enjeu de mon retour (après une année de convalescence pour ma blessure au pied) c’était juste de revenir dans le jeu. 

Alors, ça sent peut-être pas assez la gagne, ou c’est pas hyper sexy, je sais pas. 

Ce qui est sûr c’est que si j’avais déclaré un truc du style : “Je vais faire mon comeback et je vais tout casser. Je vais être le meilleur, le champion, le greatest of all time”, ça aurait fait un meilleur titre.

Bien sûr, j’aurais voulu revenir en force et gagner tous les matchs. 

Mais après une aussi longue absence, je savais que la reprise prendrait du temps. Et même si c’est un peu décourageant, la vérité c’est que j’étais (et que je suis toujours) ravi d’être de retour. Aussi bizarre que ça puisse paraître, après la défaite de mon deuxième match à Phoenix, par exemple, j’étais bien : j’avais mieux joué, je me sentais plus fort, je reprenais confiance.

Ce qui m’a toujours aidé à faire face à mes défaites, c’est de me considérer moi-même comme mon plus grand adversaire. Tant que j’arrive à faire mieux que mon “ancien moi”, je me sens gagnant. 

Mon comeback ressemble à un échec vu de l’extérieur ? Je comprends. Mais pour moi, le simple fait d’être debout sur un court, ça a des allures de victoire.

C’est pour ça que certains titres que j’ai vus passer dans la presse, du genre “Bientôt le clap de fin pour Monfils” ou “Malgré toute la bonne volonté du monde, Gaël Monfils ne s’en sort pas”  m’ont vraiment consterné.

Vous pouvez dire que j’ai joué comme une merde, ou que j’ai raté mon retour, pas de souci. Mais ne me dites pas “démoralisé”, “fini” ou “prêt à abandonner” – juste pour obtenir plus de clics. 

Je vais bien, je me rétablis, je n’ai rien de cassé. 

Je suis déçu d’avoir écourté mon voyage aux États-Unis, mais j’ai adoré le temps que j’ai passé sur le court. 

Et pour finir, même si j’ai perdu, je ne suis pas prêt à abandonner. Il y a toujours un autre match à venir. 

Alors, comme je le dis toujours : on to the next one !

Until next time,

Gaël

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