À coeur ouvert.

Ça y est. Enfin. Le moment que j’attends depuis des mois.

Je vais bientôt participer à mon premier tournoi post-blessure (et mon premier tournoi en tant que papa !). Je suis hyper excité et dans une bonne énergie, j’essaye donc de me concentrer là-dessus. Mais je vais être honnête : j’ai aussi une petite angoisse.

C’est dur à admettre quand on est un athlète. On nous apprend à bien cacher nos peurs ou notre vulnérabilité, au cas où un adversaire aurait l’idée d’utiliser ça contre nous (tiens, d’ailleurs j’espère que mes adversaires me lisent pas sur ce blog… 😂)

S’il y a une chose que cette période loin de la compétition a conforté, c’est le fait d’être humble et en paix avec l’idée que je suis humain. Et c’est pas une faiblesse. (Je crois au contraire que c’est une grande force de savoir montrer cette part de soi plus souvent.)

Mais revenons-en à la compétition qui arrive : je suis TRÈS impatient de retrouver les courts, l’énergie du public, l’adrénaline, tout ce qui fait que j’aime et que j’aimerais toujours ce sport.

Mais, comme je le disais, l’appréhension est aussi au max. Est-ce que mon pied va tenir le choc ? Et s’il n’est pas tout à fait guéri et que je me blesse à nouveau ? Bien sûr, j’ai fait des matchs d’entraînement, mais l’intensité de l’entraînement et de la compétition n’aura jamais rien à voir. Et puis il y a cette petite partie (petite mais relou) qui stresse à l’idée de stresser : et si j’étais tellement stressé que j’en oubliais de me concentrer sur l’essentiel (gagner) ?

Dans ces moments là, tout ce qu’on peut faire c’est a) accepter que c’est le méga stress sans essayer de refouler ses émotions et b) se concentrer sur l’instant présent (probablement un conseil qui peut s’appliquer à d’autres domaines que le tennis.😉) J’ai aussi recours à la visualisation, pour me ramener à ce que je sais faire de mieux.

Un autre truc qui m’aide, c’est d’être souple avec mes objectifs. 
C’est “facile” de se dire “la prochaine fois, je dois faire encore mieux”. Qu’il serait impensable de viser autre chose. Avant de me blesser, mon but c’était d’être le meilleur ! D’atteindre mon meilleur classement ever ! De battre tous mes propres records ! Et même si c’est toujours le cas, il faut aussi savoir se donner le bon objectif pour aujourd’hui, là où vous en êtes, et avoir l’humilité de les ajuster à votre situation réelle.

Ma situation réelle à moi, c’est que je suis un athlète qui revient de blessure, et que je veux être bon sans me mettre en danger. Reconstruire ma confiance. Retrouver mon rythme. J’aurais pu vous raconter que je suis pas du tout anxieux et que je vais revenir dans le top 10 direct. Mais je crois que c’est plus intéressant de vous montrer l’envers du décor.

C’est ça le sport, c’est comme la vie : joie, douleurs, espoirs, déceptions, courage. On verra bien ! On se retrouve sur le court !

Until next time,
Gaël.

À lire aussi