Monfils – Federer: un de mes meilleurs matchs

Plus ma reprise approche, plus je suis impatient – surtout quand je repense aux meilleurs moments de ma carrière. Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’un de mes matchs les plus fous : la demi-finale du Rolex Master Paris-Bercy, en 2010.

Contre… FEDERER. 

Roger. Federer. Une des légendes. Un des 3 GOAT. Le gars qui a fait grandir le tennis. Un homme que j’ai la chance de compter parmi mes amis. Et un joueur avec lequel je suis tellement fier d’avoir partagé le terrain.

Avant ce match, on avait déjà joué l’un contre l’autre – cinq fois. (et j’avais perdu… cinq fois !) Mais ce match de 2010 avait une saveur particulière. C’était le soir, c’était la demi-finale, ce qui veut dire prime time. Et on était à Paris, chez moi, dans un stade plein à craquer. Avec ma famille et mes amis aux premiers rangs.

Ça va paraître bizarre, mais je me souviens très bien du sentiment de calme que j’ai ressenti en arrivant sur le court : j’avais bien performé toute la semaine, j’étais chaud. Même si j’étais clairement pas favori. 

Tout le monde me demandait : “Ça va ? Pas trop stressé à l’idée d’affronter Federer ?” (sous-entendu : “… surtout après avoir perdu 5 fois contre lui ?”) Mais il faut mettre ça de côté, ça fait partie intégrante de l’entraînement : ne pas écouter les commentaires. 

Donc. Le match démarre, et j’ai de la réussite au premier set. Je l’emporte au tie-break. Roger réplique et gagne le deuxième set au tie-break aussi. On y est : troisième set. 

Roger est chaud. Je dois sauver cinq balles de match, contre le GOAT. Dos au mur. 

J’en sauve une, deux, trois, etc., et je force un tie-break pour la dernière manche. 

Tension maximale dans le stade. On arrive à 6-4 dans le tie-break du troisième set. (Je regarde le match en écrivant, et même si je sais comment ça finit, je suis toujours en panique pour mon moi de 2010. 😂)

Là, le temps s’arrête, littéralement. 

Je comprends que si je gagne CE point, je gagne le match. 

Mes potes dans les gradins pètent les plombs, je les entends hurler : “Plus qu’un point, mec !!  Plus qu’un point !!!!”

C’est mon tour. J’inspire profondément. Balle de match, pour moi. 

Je sers, de TOUTES MES FORCES : ça passe. 

Une victoire, c’est toujours dingue, mais là je suis carrément euphorique. 

D’abord, parce que c’était un match hyper-intense : on était au coude à coude du début à la fin, chacun jouant de son mieux. Ensuite, parce que ça se passait chez moi, à Paris. Et enfin, parce que… je vous ai dit que j’étais FAN de Roger Federer ?

Alors bien sûr, dans le sport professionnel, l’euphorie ne dure pas longtemps. 

En 24 heures à peine, vous êtes déjà reparti pour préparer le prochain match, le prochain tournoi, la prochaine saison. 

Mais même si le kiff ne dure qu’un instant : il vaut tous les sacrifices du monde, toute la sueur, toutes les blessures. On se sent tellement vivant !

Bref : j’ai hâte de reprendre. 

Et vous, qu’est-ce qui vous fait vous sentir en vie ? 

Until next time,

Gaël.

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